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Ces fonds de private equity qui recrutent chez les foncières

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Raise, Ardian, Eurazeo : le capital-investissement s’installe dans le paysage immobilier et se staffe dans l’immobilier coté, en allant chercher d'anciens dirigeants de foncières. 

Ils sont quatre, tous spécialistes de l’immobilier, tous anciens d’une société cotée qui a fait beaucoup de bruit l’année dernière : Foncière de Paris. A l’issue de l’OPA et de la bataille boursière historique entre Eurosic et Gecina dont elle a été la cible, Arnaud Pomel, Séverine Farjon, Aymeric Gaignault et Stéphane Gardy (de g. à dr. ci-dessous), ont décidé de quitter le monde de l’immobilier coté pour rejoindre celui des fonds de private equity, mais toujours avec une composante immo. L’ancienne équipe dirigeante de Foncière de Paris a choisi de rejoindre la société fondée par Clara Gaymard et Gonzague de Blignières, pour créer Raise REIM, la branche dédiée à la gestion de fonds immobiliers (lire ci-après). Pour lancer ce qui constitue désormais son troisième pilier de croissance, Raise a été ainsi se staffer dans le monde de l’immobilier coté, avec une équipe rompue aux opérations value-added, son positionnement cible.

Une capacité à sourcer de belles opérations

Arnaud Pomel, Séverine Farjon, Aymeric Gaignault, Stéphane Gardy

Arnaud Pomel, Séverine Farjon, Aymeric Gaignault, Stéphane Gardy

Ce n’est pas la première fois que le monde du private equity va faire son marché dans les rangs des sociétés d’investissement immobilier coté (SIIC). Eurazeo l’a fait avant eux, en allant chercher le tandem Renaud Haberkorn/Frédéric Maman chez Société de la Tour Eiffel, pour lancer Eurazeo Patrimoine. Ardian également. Le fonds de private equity a recruté l’ancien P-dg de Société Foncière Lyonnaise, Bertrand Julien-Laferrière pour lancer son activité dédiée à l’immobilier, cinquième pilier du groupe. Dans les exemples plus anciens, on peut aussi citer Jocelyn de Verdelon, ex Altarea-Cogedim, qui a rejoint Pramerica Real Estate Investors en 2013, ou encore Quention Orion, ex-Altarea aussi parti chez Ares Management. Laurent Halimi, qui développe depuis dix ans l’immobilier chez Weinberg Capital Partners, est lui le co-fondateur de Paref. Thomas Guyot également, qui a rejoint Schroders après avoir fait ses classes chez Compagnie la Lucette puis Icade lorsque celle-ci a racheté la première en 2010. Le chemin inverse est rare, mais pas impossible non plus. Catherine Simoni avait ainsi décidé de quitter Carlyle en 2014 pour rejoindre Klépierre, qu’elle a quitté depuis. « Ces fonds viennent avant tout chercher une compétence immobilière et une capacité à convaincre, dans le cadre de levées de fonds, les investisseurs institutionnels, sur la base d’un track-record effectif. En effet, le "nerf de la guerre", reste la capacité à identifier et acquérir de belles opérations immobilières », expliquent Emmanuel Cazier, managing partner et Nathanaël Trouiller, partner au sein du cabinet Haussmann Executive Search.

Un vivier dans la finance

Les foncières ne constituent pas le seul vivier pour les fonds de private equity qui veulent se lancer en immobilier : la finance et plus précisément les banques d’affaires restent de toute évidence un milieu incontournable pour constituer des équipes. Stéphanie Casciola, ancienne de Morgan Stanley et du pôle corporate finance du fonds MSREF, oeuvre depuis plusieurs années à développer l’immobilier de LBO France. KKR a recruté Guillaume Cassou, ex de Goldman Sachs, tandis qu'Olivier Brahin, président Europe de Lone Star, a auparavant travaillé pour le pôle dédié aux financements immobiliers structurés de KBC Bank et UIC Sofal.

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Une équipe de spécialistes aux commandes de Raise REIM (18/05/17) 

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