Le 21/23 rue du Bois de Boulogne à Neuilly-sur-Seine
C’est un hôtel particulier qui a fait couler beaucoup d’encre ces dernières années. Le 21/23 Bois de Boulogne à Neuilly-sur-Seine – dans le quartier très prisé de Saint-James en bordure du bois éponyme –, vient d’être mis aux enchères avec un prix d’entrée fixé à 9 M€ (le prix sera revu à 6,75 M€ en cas d'absence d'enchères). Les potentiels acheteurs peuvent visiter les lieux avec un huissier les lundis 16 et 23 juin, alors que la vente se déroulera le jeudi 26 juin au Tribunal de Paris. Cet ensemble résidentiel haut de gamme – mais nécessitant de lourds travaux – est bien connu pour être la propriété de Dominique Tapie, la veuve de Bernard Tapie… Ces dernières années, l'ensemble était proposé à la vente à 22 M€, mais était plutôt estimé par les experts autour des 18 M€.
Neuf pièces, cave à vin, salle de sport
L’ancien hôtel particulier des Tapie à Neuilly – un temps loué à un footballeur du PSG d’après L’Informé – développe 525 mètres carrés de surface habitable, pour 920 mètres carrés de surface au sol totale. Le bâtiment principal s’élève sur trois niveaux pour neuf pièces principales dont sept chambres, sur un sous-sol composé d’une cave à vin, d'une salle de cinéma avec billard et d’un vaste parking avec ascenseur à voitures. Une maison d’invités dotée d’une salle de sport et d’une terrasse extérieure occupe également le terrain, de même qu’une maison de gardien de deux pièces. La propriété est construite autour d’un jardin arboré exposé Sud/Sud-Ouest.
Acheté 15 M€ en 2012…
L’histoire du 21/23 Bois de Boulogne est intimement liée à celle de la famille Tapie. En 2012, c’est la SNC Dolol qui se positionne sur cet hôtel particulier, une acquisition réalisée auprès de Sir Lindsay Owen-Jones, ancien haut dirigeant de L’Oréal. Cette structure nouvellement propriétaire était en réalité sponsorisée par Dominique Tapie (99 %) et Laurent Tapie (1 %), l’un des enfants du couple Tapie. Dès 2015, le fisc français avait assigné les époux devant la justice pour faire reconnaître que l’hôtel particulier de Neuilly était bien leur propriété, quand bien même il était logé dans une société indépendante. L’idée ? Avoir un état des lieux réels des propriétés des Tapie, dans le cadre de l’affaire du Crédit Lyonnais.
…mais saisi par le fisc
À l’issue d’une longue bataille juridique, le fisc est bien parvenu, dès 2023 – date à laquelle la SNC Dolol sera radiée –, à la possibilité de saisir le 21/23 Bois de Boulogne à Neuilly, afin de rembourser une partie des dettes liées au scandale financier majeur des années 1990. Le patrimoine des Tapie avait déjà été largement découpé à cette date : leur hôtel particulier du 52 Saints-Pères à Paris 7 avait été racheté par François Pinault contre 91 M€ après une offre déposée devant le tribunal de commerce de Bobigny, alors que leur villa La Mandala à Saint-Tropez était mise aux enchères par la justice belge et a atterri dans le patrimoine de Tony Tamer (P-dg de H.I.G. Capital) moyennant 81 M€.
