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Lyon : un complexe détenu par les El-Assad mis en vente par l'État

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Cet ensemble immobilier core, développant 8 277 mètres carrés au sein de Cité Internationale, va constituer la première vente d'envergure de la loi sur les biens mal acquis.

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Les 63 et 67 quai Charles de Gaulle, dans le quartier Cité Internationale à Lyon 6e. 

Les 63 et 67 quai Charles de Gaulle, dans le quartier Cité Internationale à Lyon 6e. 

Une information CFNEWS IMMO

À Lyon, l'État va frapper les avoirs criminels au portefeuille. En cette rentrée, une vente peu commune se prépare dans la métropole : celle portant sur l'ensemble immobilier situé aux 63-67 quai Charles de Gaulle, dans le quartier Cité Internationale, du 6e arrondissement de Lyon. Développant 8 277 mètres carrés répartis en deux immeubles core, auxquels s'ajoutent 150 places de parking, l'actif occupé par de grands comptes tels qu'Alila et APRC, va faire l'objet d'une vente notariale interactive, d'une durée de 24h. Le prix de départ des deux bâtiments indépendants a été fixé par les Domaines : 13 M€ pour l'un, 14 M€ pour l'autre. Mais l'État en espère évidemment plus, sachant que le mieux-disant ne sera pas forcément celui qui l'emporte, les responsables veillant à ce que les délinquants à qui l'ensemble a été confisqué ne retentent pas de se réapproprier l'actif. Car le criminel en question a ici une envergure internationale : il s'agit de l'oncle du président de la Syrie Bachar el-Assad, qui s'est vu saisir près de 100 M€ de biens en France pour raison de "blanchiment", parmi lesquels l'ensemble lyonnais.

L'Agrasc aux commandes

Cette opération est la première grande cession qui répond à la loi sur les biens mal acquis, promulguée en 2021 pour faciliter la saisie et la confiscation de biens matériels détenus par des délinquants. Dans la foulée, l'État a créé l'Agrasc (L'Agence de gestion et de recouvrement des avoirs saisis et confisqués), dont le pôle immobilier est emmené par Arnaud de Laguiche. L'Agence a fait appel à l'étude notariale 1629 Notaires pour mener à bien cette vente singulière, dont les fonds sont appelés à soutenir des oeuvres humanitaires en Syrie.

Moins de 500 M€ investis en six mois

Si ce process de cession est sans nul doute l'un des plus originaux lancés ce second semestre, il n'est pas le seul à animer la dynamique lyonnaise. D'autres appels d'offres sont en cours ou vont être lancés. Selon nos sources, l’immeuble en bois Eastwood (8 000 m2), signé en befa par Technip Energies, cherche à être cédé par DCB, tout comme Eden Park à Lyon Saint-Priest, détenu par Perial AM pour PFO2 depuis six ans. Et ce, malgré les hausses continues des taux directeurs de la BCE, qui impactent le marché de l’investissement en région lyonnaise. D'après les données de Knight Frank, au premier semestre, près de 500 M€ ont été investis sur ce territoire, en recul de -37 % sur un an. « Cette chute était attendue mais la région Auvergne-Rhône-Alpes continue néanmoins de rassembler la plus grande part des sommes engagées en province, loin devant les régions PACA et Hauts-de-France », rappelle Antoine Grignon, directeur du département Investissement chez Knight Frank France. La plus importante acquisition a été réalisée sur l'immeuble Welink, loué à Enedis à Lyon-Gerland, par AEW pour un peu plus de 100 M€. « Les autres cessions significatives recensées depuis janvier sont toutes inférieures à 30 M€, comme la vente par Amundi Immobilier de Quatuor à Gerland », rappelle le broker.

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