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Les acteurs de l’immobilier doivent contribuer à la ré-industrialisation

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La volonté politique de refaire de la France une grande puissance industrielle doit être prolongée par une forte ambition de tous les acteurs susceptibles de participer à la ré-industrialisation selon Lionel Lacroix, directeur des grands comptes de Foncière Magellan.

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Les pouvoirs publics ont pris conscience de la nécessité de ré-industrialiser le pays. 

Les pouvoirs publics ont pris conscience de la nécessité de ré-industrialiser le pays. 

La crise sanitaire et la situation géopolitique ont remis une nouvelle fois la question de la souveraineté industrielle au cœur du débat économique et politique national. Et pour cause : selon des données de l’INSEE parues en 2021, l’industrie ne représente plus que 13,5 % du PIB national - un pourcentage très faible par rapport à ceux de nombreux pays européens, et notamment l’Allemagne. 
Les pouvoirs publics ont cependant pris conscience de la nécessité de ré-industrialiser le pays, en soutenant l’innovation et l’amélioration de la compétitivité avec la création, dès 2006, de pôles de compétitivité dans l’optique d’en faire des leviers au service de la ré-industrialisation du pays.

Des objectifs étatiques ambitieux

Plus récemment, en octobre 2020, Emmanuel Macron a initié un ambitieux plan d’investissement "France 2030" de 30 Md€, destiné à « rebâtir les termes d’une indépendance productive française et européenne ». Dans le cadre du plan France Relance, 100 Md€ vont même être investis d’ici 2022 pour financer notamment la transition écologique et l’indépendance technologique. Toutefois, par-delà les incertitudes contextuelles, l’industrie française a récemment montré des signes encourageants. Plus d’un million d’entreprises ont en effet été créées en 2021, dont 21 % d’ouvertures dans le secteur industriel, qui a aussi vu ses recrutements hors intérim orientés à la hausse. 


Le grand retour de l’investissement logistique

Lionel Lacroix, Foncière Magellan 

Lionel Lacroix, Foncière Magellan 


Toutefois, les acteurs de l’immobilier logistique et industriel ont eux aussi un rôle important à jouer dans cet effort collectif de ré-industrialisation, en portant des projets ambitieux et innovants dans des zones stratégiques (friches industrielles, pôles de compétitivité…), et en s’associant à des promoteurs locaux connaissant les enjeux de ces territoires. Les sociétés de gestion immobilières peuvent également y contribuer, à travers le déploiement de fonds offrant aux investisseurs privés et/ou institutionnels la possibilité de se positionner sur des actifs, qui pourront ensuite faire l’objet d’une réhabilitation à forte valeur ajoutée. Cette contribution à la revitalisation des territoires par le secteur immobilier a d’autant plus de sens que l’immobilier logistique suscite un intérêt croissant des investisseurs. Les locaux à usage logistique et industriel ont ainsi fait l’objet de près de 7 Md€ d’investissements en 2021, soit plus de 25 % des volumes investis en immobilier d’entreprise. Une progression spectaculaire quand on sait que ce marché représentait un investissement annuel moyen de moins de 3 Md€ sur la période 2010-2019 (dont 900 M€ en locaux industriels), soit moins de 10 % des volumes investis en immobilier d’entreprise.

Pas de ré-industrialisation sans verdissement


Cet engouement est aussi favorisé par le déploiement, dans le cadre du plan de relance, d’un fonds friche doté de 650 M€ pour la période 2021-2022 pour financer des opérations de recyclage de terrains ayant perdu leur usage ou leur affectation, d’îlots d’habitat confrontés à une vacance importante ou de friches industrielles polluées. La finalité pour ces dernières est de faciliter la re-localisation des activités, pour relancer l’emploi et redynamiser les territoires, tout en luttant contre l’artificialisation des sols. A terme, 2,5 millions de mètres carrés seront transformés en surface d’activités et d’industries qui, en vertu du décret tertiaire (lequel oblige les investisseurs à réduire la consommation énergétique des bâtiments de 40 % d’ici 2030 et de 60 % à horizon 2050), satisferont aux plus hautes exigences environnementales. La ré-industrialisation de la France ne saurait se faire au détriment des enjeux écologiques et climatiques. 
Une autre bonne raison pour les acteurs de l’immobilier de faire de la RSE l’un des piliers de leur stratégie et pour les investisseurs de plébisciter l’ISR… 

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