
Le MBO a été bouclé fin juillet. A cette date, GA Smart Building a signé la réorganisation de son capital avec un nouvel actionnaire de référence, tout en faisant le choix de maintenir son actionnariat salarié. À l'occasion de ce nouveau tour de table, le promoteur et constructeur toulousain a fait entrer Eurazeo, à travers son fonds Smart City II. Le fonds de private equity prend 23 % et mène le pool d'investisseurs, qui participent à cette levée portant sur 40 % du capital. Bpifrance, déjà présent lors du premier MBO en 2017, resigne en faisant monter sa part à 6 %. Réinvestissent également les fonds Multicroissance (Banque Populaire Occitane, 4 %), Grand Sud-Ouest Capital et CA Toulouse 31 Initiatives (4 %), tandis qu'IRDI Capital Investissement fait son entrée à hauteur de 4 %. IXO Private Equity acte lui sa sortie, tout comme BNP Développement qui, pour des raisons sectorielles (le fonds ne souhaite pas investir dans l'immobilier dans le contexte actuel), choisit de ne pas réinvestir. Côté actionnariat salarié, 400 actionnaires individuels se partagent 60 % des parts, dans ce second MBO au montant confidentiel, intermédié par Adviso. Un pool bancaire complète l'opération, avec LCL en lead, Crédit Agricole 31 en co-arrangeur, aux côtés de la Caisse d’Épargne Midi-Pyrénées, d’Arkéa Banque et de Banque Populaire Occitane.
Doubler le chiffre d'affaires à horizon 5 ans
Pour financer sa croissance organique, assise sur le doublement de son chiffre d'affaires dans les cinq ans à venir (300 M€ en 2025 et environ 600 M€ en 2030), GA Smart Building continue à s'adosser à des fonds financiers, qui l'accompagnent depuis les années 2000. Le toulousain, qui fête ses 150 ans cette année, articule son modèle autour d’une offre intégrée couvrant promotion, conception, construction et gestion de bâtiments intelligents. La singularité du groupe repose sur le déplacement de l’acte de construire vers l’usine, avant assemblage sur site. Cette industrialisation permet de réduire de 20 à 30 % les délais de réalisation, jusqu’à 60 % pour les projets modulaires bois, et de limiter drastiquement l’empreinte carbone grâce à l’usage de matériaux biosourcés, au réemploi et à une logistique optimisée. La stratégie se décline dans tous les segments : résidentiel, tertiaire, industrie, logistique et hôtellerie.
La croissance du résidentiel
Mais c'est le résidentiel qui tire aujourd'hui la croissance de GA Smart Building. Le pôle, initié il y a seulement trois ans, se développe déjà sur un pipeline maîtrisé de 5 000 logements (300 000 m2, 40 opérations) sur l'ensemble du territoire. Une trentaine de collaborateurs travaillent pour ce pôle, qui approchera la cinquantaine de salariés d'ici la fin de l'année, sur les 800 que compte le groupe au total. Fondé sur une plateforme technologique et industrielle unique en France – composée de neuf usines dont trois en construction bois via sa filiale Ossabois – GA Smart Building travaille ainsi depuis 2014 à sa diversification, qui l’a conduit à développer, outre des activités dans le résidentiel, la rénovation d’actifs et les équipements publics, en complément de son métier historique dans l’immobilier d’entreprise.
3 M€ annuels consacrés à la R&D
En 2022, le groupe a lancé Rooj by GA, la première marque de logements bas carbone construits hors site en France. Avec 1 000 à 1 200 logements livrés par an, et jusqu’à 2 500 modules étudiants ou hôteliers produits chaque année, GA ambitionne d’apporter une réponse industrielle à la crise du logement. Le groupe multiplie les projets d'envergure, comme Synapses – la première tour 100 % modulaire bois de France à La Défense – ou Niwa, son nouveau siège social à Toulouse, vitrine d’un immobilier post-carbone. GA a également livré la nouvelle usine d’Idemia à Vitré (8 300 m²), et dans la logistique, l’hôtel logistique des Ardoines à Vitry-sur-Seine (43 500 m² d’activités, stockage et agriculture urbaine). Chaque année, 3 M€ sont consacrés à la R&D, avec des innovations comme Atom Wood (plancher mixte bois-béton lauréat du PIA de l’Ademe) ou le Lab Smart Active System, qui optimise en temps réel le pilotage énergétique des bâtiments grâce à l’intelligence artificielle.