
C'est un process de cession que la CARMF a finalement décidé de mener en direct au printemps dernier, sans intermédiaire. La Caisse autonome de retraite des médecins de France – dont le portefeuille d'actifs immobiliers dépasse le milliard d'euros, avec des lignes à plus de 100 M€ – continue d'animer le marché, avec la mise en vente de plusieurs immeubles, très suivis par les professionnels. L'une des plus importantes cessions est celle portant sur le 4 Lasteyrie, un hôtel particulier de style Belle Époque du 16e arrondissement de 1 300 mètres carrés, qui est connu pour abriter, depuis plusieurs années, le siège de Catella France. Cet immeuble value-add, valorisé une vingtaine de millions d'euros, a attiré plus d'une vingtaine de visites mais, à l'issue du tour final, c'est Atland qui s'est distingué d'après nos sources, face à Financière Saint-James et Hadès Patrimoine. L'actif est aujourd'hui sous promesse. Contacté, Atland n'a pas souhaité faire de commentaire.
Le 21 Victor Hugo, le 17-19 Michel Le Comte et le 105 Raymond Poincaré
Hadès Patrimoine, family office structuré par Yonatan Renaudie et Lior Roth (anciens du Groupe Babylone), a lui signé les lots de copropriété du 21 Victor Hugo (2 281 m2 de bureaux), également mis sur le marché par la CARMF. Parmi les autres adresses en vente figure le 17-19 Michel Le Comte, dans le 3e. Ancien siège d'Emerige développant environ 2 800 mètres carrés, il est aujourd'hui vacant et sous exclusivité pour une quarantaine de millions d'euros. D'après nos informations, le repreneur de cet actif, dont les surfaces sont actuellement proposées à la commercialisation entre 690 et 770 €/m2/an, est OCP. Quant au 105 Raymond Poincaré et ses 3 296 mètres carrés partiellement occupés, il est ciblé par Constructa.
D'autres désinvestissements à venir
La CARMF ne compte pas s'arrêter sur ces arbitrages et a déjà mandaté des brokers pour l'accompagner, dans les trois prochaines années, sur de nouvelles cessions. Selon nos sources, JLL et Investimo (Jean-François Godin) sont les deux premiers conseils retenus. Outre le 34-36 Louvre dans le 1er arrondissement (2 500 m2), co-détenu avec Amundi Immobilier et d'ores et déjà proposé au marché, le portefeuille de la Caisse compte plusieurs adresses prime dans la capitale, comme le 51 François Ier(7 000 m2), le 29 Mac-Mahon (2 800 m2), le 8 Lamennais (3 800 m2), le 8 place d'Iéna (2 500 m2), le 10 Kléber (3 500 m2) ou encore le 44 Saint-Ferdinand (921 m2).
En 2024, la CARMF s'était déjà séparée de trois immeubles pour un total de 79,35 M€. Rue Goethe (Paris 16), l'institutionnel a cédé un ensemble de bureaux de 2 115 mètres carrés à Batipart pour 29,2 M€, dégageant un TRI de 8,57 %. Rue de Penthièvre (Paris 8), l'actif de 1 889 mètres carrés a été arbitré au profit de Covéa Immobilier pour 27,15 M€ (et un TRI de 9,13 %). Avenue Vélasquez (Paris 8), l'asset de 1 400 mètres carrés a été cédé à Constructa pour 23 M€ (et un TRI de 10,7 %).
La CARMF compte aussi toujours dans son portefeuille le 16-18 Gaillon, célèbre pour abriter Le Drouant, haut lieu littéraire où sont dévoilés, depuis 1914, le Goncourt et le Renaudot (1926). Plusieurs fois mis sur le marché et même été sous l'exclusivité avec un privé, l'immeuble de 2 617 mètres carrés (70 % de bureaux, 30 % de restaurant) compte toujours pour propriétaire la Caisse. « Il y a un sujet de commercialité sur cet actif », glisse un investisseur. Le Gaillon accueille six locataires, dont l'historique Drouant (son bail a été renouvelé en 2023). Tous profitent encore d'un loyer moyen autour des 580 €/m2/an pour les bureaux, en-dessous des valeurs du marché.












